Sagesse et contes malicieux des animaux, Marilène Cavada-Buchs
Sagesse et contes malicieux des animaux
Marilène Cavada-Buchs, contes, Editions Cabédita, Bière (VD), 2017
Au fil des histoires, nous retrouvons des figures familières comme le père Noël, le loup, le grillon… Des situations difficiles, vécues par certains animaux, évoquent la différence, le handicap et la solitude. En compensation, l’amitié, le soin porté à l’autre et la compassion viennent adoucir le quotidien des victimes. Ainsi, le petit goéland, incapable de voler au début de l’histoire, retrouve le chemin de la félicité grâce à son ami le cormoran. Mais, en attendant des jours meilleurs, son grand-père le nourrit et lui redonne courage.
Un brin de moralisme, et quelques touches de magie habilement disposées font progresser l’histoire vers une fin souvent heureuse. L’amour fleure bon parfois, comme dans « L’histoire d’une montre ou l’histoire du temps » ou celle du corbeau, qui quitte son pays bravant les dangers d’un voyage en Afrique, afin de rejoindre une hirondelle dont il est amoureux.
Le langage se veut résolument contemporain. Cependant, l’aspect du conte est relevé par un graphisme coloré et aérien, des illustrations évocatrices et un symbolisme animal et végétal bien présent, ainsi : les graines de tournesol favorisent la grossesse de la reine, le chêne est un ami sage et perspicace, la cigale chante et, évidemment, la fourmi travaille.
Un petit livre à partager en famille et qui donnera, à n’en pas douter, sujets à quelques débats passionnants.
Recension Anne-Catherine Biner
Zozo le corbeau – extrait page 24
– Salut, vieux frère, dit le hibou en sortant de son nid. Que me vaut ta visite de si bon matin ?
– Voilà, dit le corbeau en posant sa carte devant lui. Je pars en voyage et je suis venu te dire au revoir.
Le hibou fixait le corbeau très étonné :
– Tu t’en vas, mais pourquoi et où vas-tu ? demanda-t-il.
– Normalement, c’est un secret, répondit le corbeau. Mais comme tu es un ami et que je t’aime bien, je vais tout te dire. J’ai raconté au renard que je partais pour la Chine, mais c’est une blague ! Au fait, je veux aller en Afrique, car je suis tombé amoureux et je vais retrouver ma bien-aimée là-bas.
– Quoi ? Qu’est-ce que tu dis ?
– Je dis que je suis AMOUREUX, insista le corbeau. Tu es sourd ou quoi !
– Oh ! que non ! répondit le hibou, mais ce mot venant d’un célibataire endurci comme toi, c’est difficile à croire ! Au fait, qui est ta dulcinée ?
Le corbeau tout fier :
– C’est une hirondelle. Je l’ai connue à la plage.
– Quoi ? Une hirondelle ? s’exclama le hibou. Mais tu es devenu fou, mon ami. Que tu me dises une corneille ou un choucas, bon, mais une hirondelle, c’est trop ! Tu n’ignores pas qu’elles s’en vont six mois par année très loin, dans les pays chauds. Tu es mal, mon frère.
Le corbeau répondit :
– Au contraire, je ne pouvais pas mieux tomber. Elle est formidable et en plus, elle est belle. Et quoi que tu en penses, je pars ce soir même la rejoindre en Afrique.
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