La fille aux cerfs-volants, Olivier Rigot

Sébastien Floran, photographe de mer, compte plusieurs traversées de l’Atlantique à son actif. Un jour, il embarque sur Cheyenne, un trimaran à foils, pour une course autour du monde. Mais la vraie raison de cette folle compétition est tout autre. Sébastien est en fuite ! Pourquoi ? Et qui est réellement cette Sylvia avec laquelle il vit une ardente histoire d’amour ? Il ne connaît d’elle que sa passion pour la mer et le surf à voile. Pourtant, la jeune femme dissimule un lourd secret. Quel est-il ? Pourquoi reste-t-elle si discrète sur ses activités ? Et pourquoi le quitte-t-elle sans explication ?

Avec sa nouvelle fiction, « La fille aux cerfs-volants », Olivier Rigot, nous emmène dans un univers où les personnages principaux évoluent surtout en milieu marin. Il nous invite ainsi « à visualiser quelques vidéos de kitesurf et de multicoques à foils afin de s’imprégner de l’ambiance du roman. » Pour le lecteur curieux, cet exercice est une excellente mise en bouche du livre.

Olivier Rigot sait si bien allier la description à la narration, que nous sommes complètement immergés dans la vie des protagonistes. En effet, il décrit avec force détails tant le maniement pointu d’un bateau à voiles que la pratique du kitesurf. Et il nous gratifie d’un glossaire des plus instructifs sur la navigation afin de mieux saisir le cours des événements.

Dès les premières pages, l’auteur de cette passionnante aventure nous accroche par des allers-retours entre le passé et le présent, entre la rencontre de nos deux héros et leur fuite respective.

Un récit où le désir, l’amour passionnel et l’obsession se mêlent à la déception, à la colère, à l’incompréhension et même à la douloureuse impression de mensonge et de trahison.

Seule la course-poursuite, au cœur de l’intrigue mériterait davantage de suspense ! Cependant, le dénouement reste inattendu, et à n’en pas douter, nous en avons pour notre plaisir !

Recension Marylène Rittiner

Extrait pages 202-203

– Sylvia, il faut que l’on parte.
– Que se passet-il ?

Je lui raconte ma discussion avec Laurent, mes doutes depuis quelque temps sur Marie, son comportement, les recherches de mon ami grâce à ses compétences en matière d’intrusion informatique, le véritable visage de notre voisine, la DGSE.

Elle jaillit de son siège en criant :

– Ce n’est pas possible, pas Marie !

Je tente de la calmer en l’implorant de ne pas ameuter tout le voisinage.

Je vais chercher mon portable et je lui montre les photos prises à la volée sur les terrasses de Paris.

Elle blêmit avant de se prendre la tête dans les mains.

    – Chantal, c’est Chantal sur les photos à côté de Marie.
    – Qui ?
    – La fille avec laquelle je m’étais liée d’amitié sur l’île de Cavallo.

D’une petite voix, elle ajoute :

    – Une trahison de plus, une trahison de plus dans ma vie.

Debout, les bras ballants, la mâchoire crispée, je n’ose la questionner.

   –  On croyait être en sécurité, en fait, on était cerné.

Elle rit nerveusement.

Elle ne dit rien.

Elle ne pleure pas.

Un silence mortifère envahit la pièce.

    – On doit partir, Sylvia, vite, maintenant.
    – Pour aller où ?
   –  Dans la maison de ta tante, tu m’en as tant parlé.

Elle esquisse un petit sourire, le premier de la journée.

    – Prépare tes affaires et rejoinsmoi à l’atelier.

Je fais une dernière fois le tour de notre antre dans lequel nous avons passé des heures à travailler, à rire malgré notre cavale, à photographier Sylvia sous toutes les coutures et à faire l’amour. Je réunis rapidement mes quelques affaires qui se résument à mon portable et mes appareils photos.

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