Contre-La-montre, biographie, Mélanie Richoz
Editions Slatkine, Genève 2021
Biographie de Jean-Marc Berset
A la suite d’un accident, Jean-Marc Berset a perdu l’usage de ses deux jambes. Il avait 23 ans l’époque. Dans ce livre, il raconte la manière dont il a apprivoisé son handicap, ainsi que les ressources mises en œuvre pour « Prouver sa valeur aux autres et à lui-même » comme il l’exprime sous la sous plume de l’auteure Fribourgeoise Mélanie Richoz.
Extrait page 29
« Dans ma lutte, ma première alliée a été la révolte, car elle m’a donné de l’énergie. La seconde, la persévérance. Travailler, transpirer, atteindre mes objectifs, me surpasser. Persister. Serrer les dents. Tenir bon. Ne rien lâcher. Et travailler encore. Laissant la moindre place au doute, au découragement et au négatif, que je m’entête à chasser ».
Se tiennent à ses côtés : son premier amour, Fabienne – qui deviendra sa femme et lui donnera deux enfants – et son père, boulanger-pâtissier, qui transformera son laboratoire afin que le jeune homme puisse y travailler en fauteuil. Ainsi, Jean-Marc entame une double carrière dans la boulangerie familiale et dans l’athlétisme qui nourrit son besoin de défi.
Extrait p. 49
« Les années suivantes, travaillant de nuit et roulant de jour, j’ai surfé sur la vague et gagné plusieurs médailles dont deux de bronze au championnat du monde des Pays-Bas (1990), respectivement au 5000 et au 10'000 mètres, ainsi qu’une médaille d’argent au JO de Barcelone au 900 mètres (1992) » .
Peu après la naissance de ses enfants, il abandonne l’athlétisme et reprend la boulangerie familiale. Mais finalement il renoue avec le sport de haut-niveau dans une nouvelle discipline, le hand-bike et cumule à nouveau les deux activités. Des problèmes de diverses natures dont la maladie de son épouse après la remise de leur commerce… remettent en question ses choix.
Extrait p- 68-69
« La dépression de Fabienne a été l’épreuve la plus difficile de ma vie. Face à la maladie, je me sentais démuni et impuissant. Face à l’incertitude, déconcerté. Jusqu’à quand cette mésaventure allait-elle durer et qu’elle en serait l’issue ? Je me sentais coupable aussi. En priorisant ma santé, n’avais-je pas impacté la sienne ? N’y avais-je pas en somme une part de responsabilité ?
[…]
Après sa guérison, j’ai retrouvé la vraie Fabienne, la Fabienne d’avant. D’avant la patronne.
La sommelière que je courtisais.
La jeune femme de bientôt soixante ans à qui j’ai à nouveau du temps à offrir.
Comme au tout début.
A nous les balades en montagne, le cinéma, le fitness et les terrasses ensoleillées.
Ce qui nous fait souffrir, nous finissons par le chérir, car il nous constitue… »
Recension Anne-Catherine Biner
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