Laura Gamboni
Née en 1978, Laura Gamboni a grandi entre la Suisse romande où vivait la famille de sa mère et les villes où déménageait celle de son père. L’écriture a sans doute très vite joué un rôle dans sa quête d’identité et d’ancrage. Grande lectrice dès l’adolescence, elle s’inspire d’auteurs classiques (Victor Hugo, Gustave Flaubert, Virginia Woolf, Tolstoï ou Dostoïevski…) et contemporains (Milan Kundera, Nancy Huston, Paul Auster ou John Irving…) et écrit des nouvelles, dont « Le Vol du papillon » qui remporte un Prix du Jeune écrivain de langue française décerné par Le Monde. Elle fait des études de Lettres à l’Université de Lausanne (français, histoire et russe) puis s’oriente vers la gestion culturelle. Elle travaille pour diverses compagnies indépendantes pendant une dizaine d’années.
Après la naissance de ses deux enfants et la publication de son premier roman, elle se réoriente dans l’enseignement. Aujourd’hui, elle vit dans une coopérative à Corcelles-sur-Chavornay et partage sa passion pour la littérature française aux élèves du Gymnase du Bugnon, Lausanne.
Son premier roman, Crier sous la vague , paraît en 2011 aux éditions de l’Aire. Il explore la pression de réaliser sa vie et la quête d’émancipation des jeunes adultes. Le personnage principal, Aliénor, a trente ans lorsqu’elle perd sa mère, avec laquelle elle entretenait une relation exclusive et étouffante. Plus que la douleur de la perte, c’est un bilan cruel qui s’impose : qui est-elle sans cette femme à l’ombre de laquelle elle a grandi, sans jamais parvenir à la hauteur de ses attentes ? Comment se frayer un chemin dans l’existence quand on est issu de parents exemplaires ?
Extrait : Oh elle aurait pu devenir quelqu’un, oui, ça elle le sait et si seulement c’était faux, si seulement on lui avait dit tu n’es pas bien futée, contente-toi d’un petit boulot pépère et d’être heureuse, si seulement ! Mais non, on n’a pas cessé de lui dire le contraire et de l’encourager, alors quelle preuve demandait-elle de plus pour croire en soi ?
Quatorze ans séparent ce roman du second : « Aux gens qui doutent », paru aux éditions Slatkine en 2025. Des années d’expériences riches et multiples, d’observations, de lectures, qui réorientent l’écriture vers des dimensions moins intimistes. Nourrie, entre autres, par les univers d’autrices telles Alice Rivaz, Annie Ernaux, Maylis de Kerangal, Alice Zeniter ou Jean Hegland, elle tisse peu à peu un roman choral qui entremêle les points de vue d’une quinzaine de personnages de 6 à 86 ans, questionne l’influence de l’habitat sur les êtres et explore nos émotions et attitudes face à la crise écologique.
Ce roman raconte le quotidien des familles Veillon et Ardant qui s’installent à l’Ecovallon, un quartier durable se construisant en marge d’une agglomération urbaine. Chaque personnage a ses raisons de choisir ce lieu de vie, et sa manière d’y faire son nid : certains multiplient les actions citoyennes, d’autres organisent des apéros tandis que les enfants s’évadent dans la forêt voisine. Des liens se créent entre eux, des drames les rapprochent, et leur printemps est soulevé par les vagues verte et féministe de 2019. Mais ce roman se présente également comme un récit-chantier où la narratrice s’adresse à ses personnages. Avec tendresse et humour, elle les questionne, révèle leurs contradictions, et doute parfois de l’histoire qu’elle souhaite raconter.
Extrait : Construisez-vous une espèce de village ? Une sorte de communauté ? Un laboratoire de ville durable en vue de la transition ? Ou vous enfermez-vous dans un ghetto bobo qui offre bonne conscience ? Dans le confort de l’entre-soi, comme l’a raillé Philippe l’autre jour ? Ta femme t’accuserait de cynisme si tu avouais de tels doutes. Peut-être atteins-tu, simplement, l’âge des nostalgies.
Aujourd’hui, Laura Gamboni souhaite poursuivre l’exploration de thématiques qui lui sont chères : la rencontre des points de vue, l’habitat, les liens entre les diverses formes du vivant, les rapports homme-femme. Elle se nourrit d’essais de Mona Chollet, Baptiste Morizot ou Philippe Descola… et découvrira, au fil de l’écriture, quelle histoire émergera…
Bibliographie
- Aux gens qui doutent, Editions Slatkine, 2025
- Palimpseste , texte court publié dans le recueil Langue des strates, Aristide, 2023
- Crier sous la vague, roman, Les Editions de l’Aire, 2011
En savoir plus…
Facebook : Laura Gamboni, https://www.facebook.com/profile.php?id=100090501300268
Instagram : l.gamboni, https://www.instagram.com/l.gamboni/
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