L’éthique une chance pour la vie, Denis Müller
Lettres à nos petits enfants
Edition Cabédita 2024
L’auteur, théologien et philosophe est un éthicien internationalement connu et reconnu – annonce le quatrième de couverture.
Vais-je découvrir un nouvel ouvrage de « recettes » pour mieux vivre, écrit par un maître patenté ?
Le livre se compose de lettres chapitrées selon un fil du temps, d’abord l’enfance et ses « stigmates » ; le jeune adulte avec, les questions humaines de base qui se posent forcément à un être en devenir ; laïcité, foi et valeurs, questions vastes titillant mon intérêt. Cinquième lettre : un humanisme en marche avec de nouvelles questions urgentes : d’une cruelle actualité. Et pour terminer les MÉFAITS.
Mais de quel genre de méfaits parle-t-on ? Du harcèlement, bien sûr, favorisé à grande échelle par l’utilisation tous azimuts des réseaux sociaux ; des addictions dérivant souvent d’un mal-être ; des limites de l’intelligence artificielle ; du bien et du mal, de l’éthique, de la morale… La dernière lettre aborde les Droits de l’homme.
Les thématiques sont vastes et terriblement actuelles et pourraient être sujettes à des dissertations sans fin. Pourtant l’essentiel se décline en 121 pages, petit format. Des références de grands penseurs viennent enrichir le texte. On rencontre Karl Barth et Paul Tillich (La liberté, p 78) et bien d’autres encore.
Ces textes ont enrichi mes réflexions et élargi mon champ de vision. En prenant en compte la complexité de la vie à tous les âges, cet ouvrage offre une approche individuelle et collective des défis majeurs de ce premier quart de siècle.
Chapitre, Laïcité, foi et valeur – La justice (p.77-78)
Le sentiment d’injustice est très fort. Quand vous voyez un copain mal habillé, parce que ses parents sont pauvres, vous ressentez pleinement ce sentiment. De même quand vous rencontrez un camarade issu de l’immigration. Rétablir la justice entre les êtres humains, c’est permettre à chacun de retrouver son droit. La justice est la plus grande valeur avec la liberté, car c’est elle qui garantit que les libertés soient harmonieusement réparties dans la société.
La justice n’est pas de droite ou de gauche. Elle appartient à toutes et à tous. Elle fait de l’être humain un semblable et un frère, une sœur. Elle met en œuvre une reconnaissance infinie de l’autre, de la personne qui me fait face. À partir de la liberté et de la justice, considérées comme des valeurs complémentaires, il devient possible de déployer de nouvelles solidarités et de refuser toute forme de racisme, de discrimination et de haine.
La foi chrétienne radicalise la justice en l’élevant au niveau de la justification par la foi seule. Cela veut dire que l’être humain n’est pas le maître ultime de la justice. Il a besoin de quelque chose qui dépasse la justice humaine, il a besoin de la justice divine. (Uldrych Zwingli, réformateur de Zurich, 1484-1531)
Recension Anne-Catherine Biner
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