Une femme rousse à sa fenêtre, Claudine Houriet
Plaisir de Lire 2021
Ivana, la cinquantaine, a coupé les ponts depuis bien longtemps avec sa sœur Nadine. Pourtant, dans l’enfance, elle passait « des soirées et des soirées à écouter la grande », raconter des histoires passionnantes. Et elle n’hésitait pas à la suivre pour épier, sous sa fenêtre, Marie Dubuis, une femme rousse à la peau laiteuse.
Que s’est-il donc passé ? Pourquoi après tant d’années Ivana refuse-t-elle toujours de se réconcilier avec son aînée ? La souffrance qu’elle ne cesse de traîner derrière sa vie de femme est-elle liée à ses souvenirs de petite fille ? Et parviendra-t-elle un jour à se débarrasser totalement de ses ressentiments et de ses griefs ?
Dans son dernier roman Une femme rousse à sa fenêtre», Claudine Houriet retrace le parcours perturbé d’une fillette obsédée par la beauté émouvante de sa voisine. Une fascination qui la poursuivra jusqu’à l’âge adulte. Elle raconte également son combat pour éloigner de son existence une sœur manipulatrice et bien trop envahissante.
C’est cette vie professionnelle et sentimentale, entrecoupée de réminiscences parfois agréables, parfois douloureuses, que le lecteur découvre au fil des pages.
Tout au long de l’histoire, l’auteure dépeint une héroïne attachante portée par un style plein de pudeur malgré les sentiments troublants qui se bousculent dans son corps et dans son âme.
Des mots touchants et délicats pour décrire la détresse, la solitude, la déception, l’envie de revanche…mais aussi la résilience et l’espoir de vivre, désormais ! Un livre tout en réflexion sur la complexité de l’être humain, et qui éclaire le lecteur sur les blessures des uns et des autres.
Recension Marylène Rittiner
Extrait page 47
[…] La radio derrière le comptoir déversait en sourdine son programme. A cette heure-ci Ivana était la seule cliente. Federico avait disparu dans sa cuisine d’où provenaient des bruits de casseroles.
Soudain une voix s’éleva, qu’elle reconnut immédiatement. Elle se dressa à demi, cherchant un moyen de la faire taire. Puis elle se rassit, subitement fascinée comme dans son enfance par cette voix de velours, douce et persuasive. Elle avait à nouveau huit ans, était sous le charme de la grande [Nadine] dans l’obscurité. Elle écouta malgré elle, alors que tout son être ordonnait de fuir, d’aller en face retrouver la maison de couture rassurante malgré son branle-bas désordonné et son atmosphère explosive.
On interrogeait l’écrivain sur son dernier ouvrage, Une vie de quartier. S’agissait-il de souvenirs personnels ou d’une pure fiction ? Pouvait-elle expliquer aux auditeurs comment lui était venue l’idée de ce livre ?
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