Nora, Bouchard Louise Anne
Nora
Bouchard Louise Anne, Slatkine, Genève, 2018
Lorsque Paul Mutter, petit délinquant reconnu, est assassiné, personne ne s’en étonne vraiment. Cependant, Helen Weber, jeune journaliste, s’intéresse vivement à cette disparition et fera tout pour élucider ce meurtre. Jackson, ami de la victime, s’alliera à elle pour découvrir la raison de sa mort. Pourquoi Helen tient-elle tant à connaître le fin mot de l’histoire ? Et pourquoi Jackson est-il prêt à la suivre malgré ses méthodes quelque peu frauduleuses ? Y aurait-il un lien avec l’accident qui a coûté la vie à la jeune Nora, il y a plusieurs années ?
Voilà un petit bijou de roman policier ! Et difficile de stopper la lecture lorsque l’auteure nous tient en haleine du début à la fin. Avec son style tout particulier de poser les jalons de l’intrigue et ses personnages atypiques, Louise Anne Bouchard nous emmène dans un récit singulier où l’on peine à distinguer les gens honnêtes des véreux. Et même si les héros de cette histoire ont des travers, nous nous attachons très vite à eux.
Rédigé par Marylène Rittiner
Extrait, pages 21-22
(La scène de passe chez Helen)
– Je viens de vous sauver la vie, Jackson.
– Qui vous a dit mon nom ?
– C’est le nom que votre partenaire a prononcé avant de mourir. J’ai supposé que c’était vous, poursuit-elle sans se retourner. Il s’appelait comment ?
– Paul.
– Je n’ai rien pu faire pour lui.
Jackson s’assoit enfin et, pour la première fois depuis plusieurs minutes, il ne ressent plus cette douleur qui le cisaillait à la taille, mais il a mal ailleurs : avec remords, il éprouve une sorte de délivrance pour Paul. Jackson se lève, vacille, se rattrape au tissu de la chaise, devant lui, et l’étourdissement se calme. Il fait quelques pas dans la pièce, butte contre une petite table en rotin sur laquelle traîne une bouteille d’alcool et quelques verres sales, s’appuie avec la paume sur la table de travail bon marché, va vers Helen qui ne s’est pas encore retournée.
– Vous étiez seule ?
Elle le regarde enfin, le nargue en plein visage, soutient sa question avec témérité.
– Ils étaient deux. Armés. Quand ils ont cru que vous étiez morts, Paul et vous, ils se sont approchés et ont ramassé un sac au sol. Ils ont disparu rapidement. Ils étaient affolés, je crois. Je n’ai pas vu leur voiture, mais j’ai entendu le bruit d’un moteur qui s’éloignait dans la nuit. J’ai ramené l’essentiel : un vivant et les affaires de Paul que j’ai là, dans mon sac, fait-elle en pointant l’accessoire sur la table de travail.
Jackson a envie de jouer à l’embrouiller.
– Vous avez pris les papiers de Paul ?
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