L’une aimait Vienne, l’autre Venise, Yves Balet
L’une aimait Vienne, l’autre Venise
Yves Balet, roman, Editions Slatkine Genève 2018
« Tout avait commencé par les manœuvres d’un pervers narcissique. » Marc Guisan, journaliste, aime les femmes et ne manque pas d’à-propos. Il vit avec Noémie lorsqu’il courtise Marie, propose le mariage à Marie tout en draguant Louise, sort dans le même temps avec Tatiana… Il mènera ce jeu jusqu’à ce que ses deux dernières conquêtes le surprennent en flagrant délit d’ubiquité. Puis Marc est retrouvé mort, nu, son corps mutilé.
Le procureur Pictot, en charge du dossier, est un célibataire pour qui la psychologie féminine est une autre planète. Il propose à François Ledain, avocat sexagénaire, divorcé deux fois et aimant la compagnie des jolies femmes, de l’aider dans son enquête. Ledain va devenir le confident de Marie, qui lui parle de Vienne, et de Louise, amoureuse de Venise, les deux dernières compagnes de Marc. La justice soupçonne ces deux belles insouciantes d’être liées au crime de celui qu’elles ont toutes deux aimé… Alors que l’enquête piétine, que la presse s’impatiente et que les réseaux sociaux se déchaînent, Ledain, ballotté de toutes parts, se perd en conjectures et ne sait plus trop à quel saint se vouer…
J’ai lu ce roman en l’espace d’un week-end. Je n’ai pas pu le lâcher : j’attendais un rebondissement qui aurait pu donner un peu de nerf à cette intrigue, un dénouement original… Pas de grande surprise, beaucoup de vagabondages psychologiques ou sentimentaux dans cette histoire dont l’écriture, soignée, a de la peine à se soustraire d’un certain formalisme. Une histoire dans laquelle on ne sait plus qui est mouche et qui est araignée, et qui va finir par manger qui…
Recension: Monique Meyer Rebetez
Extraits
Page 153
« En arrivant chez Marie, je ne fus pas surpris de constater la présence de Louise. Les deux jeunes femmes étaient inséparables. J’étais cependant sur mes gardes, me demandant quelles nouvelles révélations allaient m’être infligées. Elles semblaient d’excellente humeur et avaient déjà consommé la moitié de la bouteille de vin blanc posée sur la table du salon. Elles paraissaient heureuses de passer la soirée en ma compagnie. Nous trinquâmes au plaisir de nos retrouvailles. L’ambiance ressemblait à celle d’une rencontre entre amis, bien loin des préoccupations qui m’avaient valu des nuits au sommeil agité. L’affaire Marc Guisan paraissait à mille lieues des pensées des deux jeunes femmes qui échangeaient des plaisanteries en riant un peu trop fort à mon goût. »
Pages 183 et 184
« Ce dossier était le reflet d’une société que je ne comprenais plus. Les médias et les réseaux sociaux avaient cassé tous les codes. Seules comptaient l’écume du paraître et l’image d’une prétendue réussite. Il était temps de prendre définitivement ma retraite. Je jetai le journal dans ma corbeille et refermai mon dossier, sur la couverture duquel j’écrivis « MANIPULATIONS ». Tel aurait pu être le titre de cette enquête…»
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