Les Rivières du péché, Yves Balet

Editions Slatkine, Genève 2020

Accusé de meurtre par le biais d’une lettre de chantage anonyme, Christophe Bédat débarque un jour chez Me Ledain, lui demandant d’assurer sa défense. Au vu de ce qu’il entend, ce dernier voit tout d’abord en Christophe Bédat, un homme légèrement dérangé. Cependant, plus l’inconnu lui déroule l’histoire de sa vie, plus l’avocat veut en connaître davantage. De plus la victime, Fabrice Merloz et prêtre de son état, ne lui est pas totalement étranger. Me Ledain acceptera finalement de défendre son client jusqu’au bout.

Qui est réellement Christophe Bédat ? Un assassin ? Un innocent piégé ? Et Me Ledain, parviendra-t-il à faire éclater la justice ?

Dès le début de l’histoire, l’auteur Yves Balet nous emmène dans une aventure judiciaire passionnante où les composantes du drame ont pris racine il y a cinquante ans déjà, dans le village même de nos héros. Un scénario réaliste, une intrigue sur fond de mensonges religieux, des rebondissements imprévisibles, des personnages, parfois attachants, parfois détestables, dévoilant leurs sentiments, tantôt nobles, tantôt abjects… Autant de qualités littéraires habilement réunies dans ce roman qui tient le lecteur en haleine jusqu’à la fin d’un procès rondement mené. Puis, l’ultime vérité, inattendue, qui met enfin un point final à cette enquête quelque peu douloureuse.

Derrière l’écriture, on retrouve un habitué des prétoires au style et au vocabulaire juridiques. Cependant, Yves Balet ne tombe jamais dans la pédanterie. Il livre au lecteur un récit et des dialogues clairs, bien tournés et qui ne lassent jamais. Bien au contraire, voilà bien un roman que l’on a de la peine à lâcher.

Recension: Marylène Rittiner

Extrait page 314 – Scène au tribunal

Mon expérience m’avait appris à me méfier de tout excès d’optimisme. J’avais trop souvent perdu des procès «gagnés d’avance » et obtenu des résultats flatteurs dans des « causes perdues » pour me bercer d’illusions. La justice est une loterie et l’on ne tire pas toujours le bon numéro. Le procès qui venait de s’achever avait tenu les médias en haleine tant les faits sortaient de l’ordinaire. Chacun voulait dérouler l’écheveau d’une affaire où se mêlaient religion, amitiés anciennes, pédophilie, chantage et mort d’homme.

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