Les 30 jours de Berlin André Besson
8 Avril, 8 mai 1945
Histoire, Éditions Cabédita
L’auteur retrace les 30 derniers jours de la seconde guerre mondiale à Berlin soit du 8 avril au 8 mai 1945. Il nous entraîne au cœur de la bataille au milieu des soldats, des civils et surtout au sein du pouvoir nazi.
Dans un Berlin dévasté, il décrit le courage des combattants qui luttent malgré la défaite inéluctable. Certains ont encore foi en Hitler, mais beaucoup comprennent que leur chef les a conduits à la ruine. Ils se battent en infériorité numérique tant au niveau des hommes que du matériel. On se défend maison par maison.
Les civils eux cherchent un abri et de la nourriture. Les réseaux d’approvisionnement ne fonctionnent plus et chacun se débrouille comme il peut. Beaucoup critiquent Hitler, les mères le tiennent pour responsable de la mort de leurs fils. Et tout cela pour aboutir à la destruction de leur pays. Les femmes redoutent la barbarie des Russes, elles connaissent les récits des réfugiées de la Prusse orientale : tueries, viols, pillage. Elles craignent de subir le même sort.
Les généraux allemands savent depuis quelques mois que la guerre est perdue. Certains ont prié Hitler de négocier avec les Alliés. Une telle proposition entraînait leur renvoi. Alors ils se taisent. Hitler déplace des armées fantômes, il crie à la trahison, fait fusiller nombre de traîtres. A côté de lui, Goebbels est encore plus fanatique. Il croit aux miracles. La mort de Roosevelt lui fait penser à la mort de la tsarine russe en 1762 qui avait sauvé la Prusse d’une défaite inévitable. Cet événement est un tournant pour lui. Hélas, la réalité sera autre. Certains dirigeants nazis préparent leur fuite, d’autres décident de mourir à Berlin. Goebbels et sa femme empoisonneront leurs six enfants. Pour eux, vivre après le nazisme leur semblait impossible.
Ce livre nous montre que le fanatisme peut entraîner des guerres longues et meurtrières. L’Allemagne était peut-être la nation la plus évoluée avant l’accession d’Hitler au pouvoir. Le pays a basculé dans le fanatisme, la médiocrité en moins de 10 ans. Ceci doit nous faire réfléchir, cela peut se reproduire n’importe où, même chez nous.
André Besson nous raconte avec beaucoup de réalisme la chute du Reich qui devait durer 1000 ans. Il nous raconte cette apocalypse de manière vivante. Passionnant !
Recension Régis Micheloud
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