Jusqu’au bout des rêves, Wilfried Meichtry

Ils aimaient l’amour et la liberté, Katharina von Arx et Freddy Drilhon, Wilfried Meichtry

Traduit de l’allemand par Camille Logoz

Biographie, Cabédita 2020

« Jusqu’au bout des rêves », c’est l’histoire de Katharina von Arx et de Freddy Drilhon, deux aventuriers épris d’amour et de liberté, à la recherche constante d’endroits inexplorés, aux quatre coins de la planète. Katharina est journaliste, Freddy, photographe.  Et lorsqu’ils se rencontrent pour la première fois en 1956, dans le bureau d’une agence de presse genevoise, leurs existences se mêlent, augurant d’exceptionnelles pérégrinations.

De leur périple en Polynésie naît un amour passionnel qui ne les quittera plus. Cependant, lorsqu’ils posent leurs bagages en terre vaudoise, dans les ruines de la Maison du Prieur, leur union connaît de nombreuses crises. Katharina trouve son bonheur dans la restauration de l’imposant bâtiment tandis que Freddy, perdu sans les grands espaces, se met à dépérir gravement. Ce dernier s’éloigne alors de Katharina et s’installe dans un cottage au sud de l’Angleterre. Mais leur amour reste vivace.

L’auteur, Wilfried Meichtry, raconte le destin fascinant de ce couple devenu célèbre par son parcours quelque peu exceptionnel. Le récit biographique des personnages sonne comme un roman d’aventures que l’on a de la peine à lâcher.

Dès le début, il nous donne envie de le suivre dans la description touchante des premières années de vie des protagonistes. Katharina et Freddy furent l’un et l’autre marqués par un drame familial, dès l’enfance, à savoir l’abandon du père.

Puis, au fil des épisodes vécus, l’auteur dresse leur portrait. Celui de Katharina d’abord, jeune Suissesse des années cinquante, aux propos et aux idées féministes, tenant tête à une société où les femmes n’ont que peu de place. Celui de Freddy ensuite, jeune Français, poursuivi durant toute son existence par le rejet de ses parents et le traumatisme de la deuxième guerre mondiale. Il met en lumière les difficultés rencontrées lors des voyages de ces globe-trotters et aventuriers insatiables, mais aussi l’admiration qu’ils suscitent chez beaucoup. Enfin, en donnant la parole à Katharina, auteure de diverses œuvres, il fait revivre ces années de complicité et d’explorations exaltantes du bout du monde. Il nous emmène ainsi au-delà des frontières de la Suisse et de la France, au milieu de terres et de peuplades inconnues

Aventures, découvertes, amour, émotions, grands et petits bonheurs, voilà de quoi s’en mettre plein la tête et le cœur !

Recension Marylène Rittiner

Katharina, lettre à sa mère, extrait page 112

« Je ne reviendrai pas sur mon idée de voyage, qui n’a d’ailleurs rien d’une aventure », écrivit-elle à sa mère. « Pour pouvoir continuer à vivre, il faut que je prenne de la hauteur par rapport à ma vie et que je le fasse seule ; tout comme on ne peut pas avoir d’aperçu global de notre planète sans quitter la terre, il est impossible d’avoir une vue d’ensemble de notre monde sans prendre un peu de distance. Il n’y a pas un pays qui ne se prête mieux à cette vue surplombante et qui ne m’attire plus que l’Inde. J’espère que j’arriverai jusque-là. Ne t’en fais pas pour moi. Je saurai toujours garder la tête hors de l’eau, comme je l’ai fait jusqu’à maintenant. Sur la route, je ne dépendrai de personne et je ferai preuve de toute la prudence, réflexion et préparation nécessaires. »

Freddy Drilhon, 1er reportage photo, extrait p. 95

« A l’automne 1949, Freddy rédigea pour la première fois en tant qu’indépendant un reportage photo sur la Nouvelle-Calédonie qu’il envoya au fameux magazine français Sciences et Voyages à Paris. La rédaction réagit avec beaucoup d’enthousiasme et lui commanda bientôt d’autres travaux. Freddy était fou de joie et se remit à croire en son vieux rêve de devenir un jour journaliste et explorateur, de sillonner des territoires inconnus et de les immortaliser dans des reportages photo – à l’instar de ses amis Armorin et Maufrais, ou de son modèle Paul Almasy. « Je suis heureux d’avoir trouvé un monde où ce ne sont pas toujours les diplômes qui importent, mais l’ardeur avec laquelle on s’investit ! »

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