Comment ne pas devenir écrivain voyageur, Adrien Blouët
Editions Noir sur Blanc, collection Notablilia
Une immersion dans le Japon à travers les yeux d'un jeune voyageur écrivain qui a l'ambition de rayonner sur cette île pour apprendre la langue du pays et écrire un deuxième livre. La plupart des chapitres commencent par les mots en japonais et leurs idéogrammes traduits avec les nuances requises et les succulents commentaires de l'auteur.
p. 31 – Isakaya: bistrot traditionnel signalé par une lanterne rouge. Souvent bruyant et enfumé, même si une loi votée en 2020 essaye désespérément d'y interdire le tabac. On s'y rend pour boire plus que pour manger, ce qui n'empêche pas la cuisine d'être raffinée.
p. 75. – Piripiri: Onomatopée servant à décrire l'énervement ou, en ce qui me concerne, une nervosité impossible à contenir
On suit le héros dans ses diverses aventures dont celui de chercher un job, de s'y plaire et de se faire une place parmi ses nouveaux collègues. On goûte avec plaisirs les portraits des gens qui vivent dans la même pension que lui et ceux qui gravitent dans son entourage professionnel. On s'installe avec le personnage dans une certaine routine jusqu'au jour où le shingata fait son apparition,
P. 42 – […] un virus dit-il, une maladie en Chine, là-bas, juste de l'autre côté de la mer. Je minimise, fait vite mine d'oublier, mais m'aperçois bientôt que le sujet a gagné la pension. Kamiyasan, le Suisse et Mme Kubota ne parlent plus que de ça. Même le silence du petit vieux est plus tendu. […]
L'épidémie du sida s'avère mondiale et les vols de retours sont annulés. Inutile de songer à regagner la France, notre héros est coincé sur l'île, mais qu'à cela ne tienne. Il quitte Okinawa et décide de faire le tour de l'île à vélo, un projet qu'il avait fait avec D. un ami de rencontre…. Départ du voyage Kyoto
Page 86 . – D. m'avait prévenu, Kyoto est spectrale. Les boutiques dans les shôtengais sont barricadées, personne n'admire les cerisiers en fleur. Je déniche néanmoins un vélo sérieux (mon pliant est resté à Okinawa), j'emprunte la tente d'un ami français, on installe chacun un tas d'accessoires. Tout nous angoisse: les préfectures, l'état d'urgence, notre équipement et notre inexpérience.
Un livre à glisser dans ses bagages et à déguster dans le train ou sur une plage.
Recension Anne-Catherine Biner
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