L’Escarboucle
Présentation et ligne éditoriale
Par Thierry Bocampe Carbonell
Responsable des Editions de l’Escarboucle
Notre jeune maison d’éditions publie des auteurs qui sont des travailleurs sociaux au plein sens du terme, c’est-à-dire des personnes qui portent un regard lucide sur notre époque et qui se préoccupent de la condition humaine. Leurs actions pourraient être associées à des artisans d’un Renouveau Social en quelque sorte dont la posture intérieure serait de trouver un sens à sa vie dans le sens de la vie des autres.
Un des critères d’admission est le partenariat, la recherche, le travail collectif, la responsabilité ainsi que l’engagement des auteurs dans leur vie quotidienne. En fait, l’auteur déploie un travail de vie qu’il souligne et qu’il détache de la vie ordinaire afin de le suggérer à ses lecteurs.
Art, poésie, littérature, philosophie, politique, témoignage, les genres sont délibérément mélangés pour que la vision sur notre monde d’aujourd’hui soit la plus humaniste et entière possible. Une dimension spirituelle nous donne pour peu que nous voulions nous y prêter, un sens à ce que nous écrivons afin que nos actions tissent des liens avec l’histoire du monde et cette histoire commence et recommence à chaque aube, dès que nous nous levons… et nous attend dans les petites choses de la vie.
Plus d’informations sur le site internet des éditions: www.escarboucle.ch (Yverdon-les-Bains)
Thierry Bocampe Carbonell nous présente ci-dessous un ouvrage sorti de presse le dix janvier 2010 et disponible soit en librairie, soit aux éditions de l’Escabourcle.
Patience enragée – Résumé
Auteure: Zara Cochard
De vive voix, Zara Cochard rend témoignage de son apprentissage à vivre avec un handicap parmi « les appelés biens portants ». Au fil des pages, puisés au vif de l’âme, donc du vécu, elle conjugue intelligence et pragmatisme pour nous livrer avec force et fraîcheur ses démêlés quotidiens dépassés par une volonté de vivre hors du commun. Une vie de tous les jours pas comme tout le monde qu’elle nous partage au plus profond de l’esprit et du corps. Il apparaît clairement que la citoyenneté et la participation sociale ne sont pas de vains mots que l’on peut entériner sous des concepts de performance ou de soi disant normalité. En parcourant ce premier livre de Zara, il transpire de ce témoignage émouvant que la question du handicap demeure plus que jamais d’actualité dans notre monde d’aujourd’hui qui se heurte à un égocentrisme exorbitant. Reste encore aux travailleurs sociaux, aux professions qui gravitent autour du handicap ainsi qu’aux classes dirigeantes d’en prendre à nouveau conscience et d’agir en conséquence.
Pages après pages et un jour à la fois, tout comme la source, une vie monte à la résurgence. Une vie qui vient des profondeurs et dans lesquelles un trésor de sensibilité échappe à tout rationalisme. Or, n’est-ce point l’homme dans son entier qui dans la différence est ainsi représenté et qui nous ramène aux choses essentielles comme exister !
D’inspiration élevée, le livre se termine par les parcours époustouflants d’Anne, Paul et Tanguy, qui, dans les mailles d’une société axée sur la performance et l’individualisme poussif nous traduisent, chacun à leur manière, un éloge de l’homme debout. Entre combats et réalisme caché, la « différence » criante de vérité, aussi secrète qu’intime, transcende le handicap social de notre vingt et unième siècle et ceux à venir.
Tout au long de cet ouvrage, le lecteur pourra se voir transporté vers un message de vie qui nous invite à une œuvre d’amour qui pourrait se résumer ainsi : nous découvrons le sens de notre vie, seul, dans le sens de la vie des autres.
Extrait
Ma naissance : je devais vouloir vivre Je suis née dans la nuit du 10 au 11 décembre 1981 à 1h00 du matin à la maternité de Genève. En arrivant à l’hôpital, après avoir eu plusieurs contractions chez elle, ma mère a tout de suite été transportée en salle d’accouchement où mon père l’a accompagnée et soutenue. A peine installée, elle a ressenti une seule et unique contraction très violente qui a duré près d’une demi-heure, à la suite de quoi je suis venue au monde en quelques minutes. Après avoir été montrée à mes parents, j’ai été mesurée, pesée. Mon APGAR était de 9 sur 10. Tout était normal. On m’a donc habillée et installée dans mon lit puis amenée auprès de ma mère dans sa chambre. Elle me prit contre elle et voulut me donner ma première tétée mais, je n’ai pas réussi. Alors mes parents me prirent dans leurs bras et me cajolèrent. Au fil des heures, ma mère essayait régulièrement de me mettre au sein mais je n’y arrivais toujours pas. Ils ne s’en inquiétèrent pas trop.
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